La dimension psychologique

Publié le par football.33

cerveau-copie-2.PNGDepuis quelques années, à l’image de la société, le sport de haut niveau s’ouvre au domaine de la psychologie et intègre le psychisme des acteurs comme partie intégrante du succès. Le football n’échappe pas à cette règle. Son évolution le rendant toujours plus rapide demande une vigueur mentale de plus en plus performante. La starification, et les enjeux financiers ajoutent une pression importante sur les épaules de jeunes joueurs, enfermés en vase clos dans des centres de formation à l’heure de l’adolescence et de la construction individuelle. Car il ne faut pas oublier que le footballeur, c’est avant tout un gosse passionné et surdoué qui a 12 ans, réalise un rêve en entrant dans un centre et qui n’est en rien responsable du business model du football actuel.

On s’accorde tous à dire aujourd’hui que le sport de haut niveau se joue dans la tête. Deux athlètes de niveaux sensiblement équivalents, se départageront sur la valeur de leur force mentale. Et en plus de du potentiel mental d’un athlète, il faut prendre en compte son état mental du moment, au même titre que son état physique.

C’est parce que la santé mental ponctuelle de l’athlète ou du groupe peut détruire l’ensemble de ses compétences, ou en repousser les limites, que la psychologie du sportif connaît un développement similaire à celui des modèles stratégiques.

 

 

Quelques concepts

 

La confiance est la certitude qu’un athlète possède à propos de ses qualités ou de celles du groupe auquel il appartient.

La dynamique est la mouvance qui pendant un temps donné, permet à une équipe de réaliser des performances, s’appuyant sur une confiance collective partagé par ses joueurs.

L’ascendant est la domination mentale qu’une équipe fait subir à une autre durant un match ou une compétition.

 

 

Stress et pression

  

"La pression est une sensation de malaise inextricable liée à la motivation ou au désir d'être ou de faire quelque chose de plus. C'est se braquer sur les résultats, vouloir intensément que quelque chose se produise... et peut être sentir qu'on est incapable d'y arriver. C'est s'efforcer de satisfaire les attentes des autres.". Cette définition est celle de Saul Miller, psychologue  du sport.
Stress et pression peuvent être considérés comme étant le même concept. Le stress n’est pas positif ou négatif en soi. Il peut être à la fois inhibiteur, ou catalyseur des énergies nécessaires à la réalisation de l’objectif. Le sportif de haut niveau doit donc être réactif au stress, il faut ensuite l’exploiter au mieux pour qu’il serve de catalyseur. "La pression je ne connais pas... la pression c'est ce qu'il y a dans les pneus." Charles Barkley.

 

Qualités requises chez le joueur

 

Intelligence. Nécessaire à la progression à long terme.

Vigueur mental pour réagir vite sur le terrain.

Relâchement lors des grands événements. Ne pas être crispé.

Confiance. Ne pas douté de ses compétences. L’ego surdimensionné est même un atout.

Engagement. L’agressivité dans le bon sens.

Concentration. Capacité à focaliser sur l’objectif, ne pas laisser un élément extérieur interférer

Humilité. C'est-à-dire "Jouer plus pour les autres que pour soi, comprendre que si un partenaire n'aide pas, il n'est pas aidé et que si l'équipe ne s'aide pas, elle n'existe pas." Un concept de Sacchi.

 

Ces qualités sont autant d’armes pour le sportif de haut niveau, qu’il doit posséder. Mais elles ne sont pas suffisantes, elles définissent ce qu’est le joueur. Bien gérer le stress est ce qu’il doit faire. Quels moyens ?

 


Exploiter le stress positivement

 

Afin de mettre toutes les chances de son côté, l’entraîneur va mettre son groupe sous pression et s’évertuer à l’utiliser comme catalyseur.  Le but est que le joueur se trouve dans les meilleures dispositions mentales. Pour se faire, quatre grands axes sont couramment utilisés :

Relaxation : il est important de ne pas être crispé. Ceci conduit à l’échec, il faut donc que le joueur soit relâché avant et pendant l’évènement.

Distance : l’important est de dédramatisé pour éviter la crispation, et pour éviter d’être écraser sous le poids de la pression.

Concentration : Focalisation et visualisation mentale de l’évènement. Mise en place de petites routines afin de créer des repères (le manque de repère est potentiellement créateur de doute).

Confiance  : Bâtir sur les points forts des joueurs.

 

Cependant, cette mobilisation d’énergie n’est pas gratuite. A l’mage du physique, le psychologique n’est pas un réservoir d’énergie illimité. Il faut donc gérer la pression et la durée pendant laquelle un groupe est maintenu sous pression sous risque d’explosion. De plus des évènements trop couteux, comme la Ligue des Champions pour un club de ligue 1, a tendance a épuisé psychologiquement les joueurs tant il leur est demandé d’élever leur niveau. La traduction de cette batterie d’énergie vidée est bien souvent automatique le week-end suivant en championnat.


Et ce n’est pas tout, d’autres éléments peuvent contrarier le psychique d’un joueur. 

 


Eléments perturbateurs, stress négatif

 

Bien sûr il y a l’argent, la starisation et son lot d’éléments parasites et intéressés qui rythment le quotidien d’un joueur de façon incessante. Un autre aspect de ce problème est qu’un joueur peut ne peut ne plus du tout gagner, tout en continuant à gagner sa vie. Amenant une certaine confusion dans son esprit sur ses priorités et ses motivations.

 

Mais le grand mal du footballeur moderne est le doute. Trois causes identifiables peuvent amener le doute :

L’incertitude. En général sur son avenir ou celui de ses partenaires. Influe la vigueur mentale. Il est primordial de clarifier les zones d’ombres et crever les abcès. Une réalité difficile est plus facile à gérer que des hypothèses.

Manque de repère : perte de concentration. Il faut alors retrouver des repères à travers des petites simples.
L’échec (défaite, mauvaise performance individuelle…). Perte de confiance. La solution est de prendre de la distance, d’évacuer toute crispation et de focaliser sur les images positives.

 

Les symptômes suivants sont signes d’un stress négatif : fatigue, blessure, excès : agressivité ou passivité, déresponsabilisation. Mauvais timing, gestes forcés ou manqués. Perte de concentration, de confiance en soi ou en l’équipe.

Lorsqu’un joueur est mentalement dans le dur il faut le préserver pour ne pas que le passage à vide se transforme en spirale négative qui peut devenir destructrice.

 

 

La dynamique de groupe

 

Si le rapport à l’argent est radicalement différent entre un joueur et monsieur tout le monde, il y a un domaine auquel nous sommes tous soumis : la dynamique de groupes. C’est le meilleur levier dont dispose un entraîneur sur un groupe de millionnaires. C’est à travers le sentiment d’adhésion à un groupe que l’entraîneur peut  stimuler la motivation des joueurs, que l’argent (et le fait de s’être mis à l’abri du besoin) anesthésie. La cohésion est une nécessité, elle passe par l’humilité des joueurs telle que définie précédemment (efforts réciproques). L’intérêt du groupe doit passer avant celui du joueur pour chacun d’entre eux. Créer et développer l’identité d’un groupe est donc primordial.

 

Encore une fois cette source n’est pas inépuisable et les discours traversent mal le nombre des années sans un minimum de renouvellement.

 

 

Conclusion

 

Pellegrini, Wenger, Mourinho ... tous s’accordent sur l'importance de la dimension psychologique et de son importance croissante. La présence de préparateurs mentaux ou de psychologues devrait même fortement se développer dans les staffs. Tous ont bien intégrer que l’ensemble est supérieur à la somme des individualités. Les compétences tactiques, physiques ou techniques des joueurs ne suffisent plus, il faut également prendre en compte la dimension psychologique, les dynamiques de groupe et les relations humaines comme ingrédients indispensable aux succès, tant l'état psychique impacte toutes les autres compétences.

Publié dans Dossiers

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